La lutte contre les deepfakes, ces vidéos manipulées grâce à l’intelligence artificielle, est devenue un réel enjeu pour Facebook. Alors que l’élection présidentielle américaine approche à grands pas, la plateforme de Mark Zuckerberg met en place différentes stratégies pour limiter la visibilité de ces contenus trompeurs.
Les deepfakes, qui consistent à altérer des vidéos en y ajoutant des informations fausses, sont de plus en plus répandus. Barack Obama, Vladimir Poutine et même Donald Trump en ont été les victimes. On se souvient notamment de cette vidéo où le président actuel des États-Unis prétendait avoir éradiqué le virus du sida. Pourtant, il n’a jamais prononcé ces paroles. Cette supercherie, réalisée par Solidarité Sida à des fins louables, montre néanmoins les conséquences potentiellement néfastes des deepfakes.
En effet, ces vidéos trafiquées grâce à l’intelligence artificielle permettent à des personnes mal intentionnées de faire dire n’importe quoi à n’importe quelle personne, réelle ou fictive. Le but ? Manipuler les utilisateurs des réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. L’approche de l’élection présidentielle américaine amplifie d’autant plus les problématiques liées à ces vidéos truquées de personnalités politiques.
Aujourd’hui, il est facilement accessible sur Internet de générer des deepfakes extrêmement crédibles. Le nombre de ces vidéos a d’ailleurs plus que doublé au cours des douze derniers mois, témoignant de la démocratisation de cette technologie douteuse.
Face à ce fléau, Facebook s’est engagé à réduire considérablement la visibilité de ces contenus modifiés par l’intelligence artificielle. La modération des contenus sur cette plateforme représente un véritable défi, car il s’agit de trouver le juste équilibre entre la lutte contre les fausses informations et la liberté d’expression.
Pour lutter contre les deepfakes, Facebook a donc choisi de labelliser ces vidéos comme étant des « fake news » au lieu de les supprimer purement et simplement. En effet, supprimer ces vidéos ne ferait que les rendre disponibles ailleurs sur Internet. Ainsi, en les étiquetant comme trompeuses, les utilisateurs seront mieux informés sur la nature du contenu qu’ils s’apprêtent à regarder ou partager.
Pour renforcer cette lutte contre les deepfakes, Facebook a lancé le projet « Deepfake Detection Challenge » en collaboration avec des grandes entreprises du numérique telles que Microsoft et Amazon, ainsi que des universités renommées comme le MIT ou l’Université de Californie. Avec une subvention de 10 millions de dollars, l’objectif de ce projet est d’optimiser la recherche et le développement d’outils innovants capables d’identifier les deepfakes.
Bien que les deepfakes ne soient qu’à leurs débuts, leur impact pourrait devenir de plus en plus dangereux dans les mois à venir. Facebook prend donc dès aujourd’hui des mesures pour lutter contre ce phénomène, en rassemblant les acteurs clés du secteur et en clarifiant ses règles de modération. Cependant, l’équilibre entre la protection des utilisateurs et la préservation de la liberté d’expression reste un défi majeur pour le réseau social de Mark Zuckerberg.
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