La meilleure utilisation de l’IA pour les entreprises

Jacob Posel est ingénieur logiciel chez Common Thread Collective, l’agence de commerce électronique. Il se concentre sur les stratégies d’intégration de l’intelligence artificielle dans une entreprise. La meilleure façon d’y parvenir, selon lui, est de rationaliser les processus opérationnels, ceux qui pourraient autrement être confiés à des assistants virtuels ou à une main-d’œuvre bon marché.

Lors de notre récente conversation, il a abordé la question de l’IA par rapport à la créativité humaine, de la génération d’images, des coûts, etc. L’intégralité de l’audio de cette discussion est intégrée ci-dessous. La transcription a été modifiée pour des raisons de longueur et de clarté.

Éric Bandholz : Donnez-nous un aperçu de ce que vous faites.

Jacob Posel : Je suis ingénieur logiciel senior chez Common Thread Collective. Je passe la plupart de mon temps à intégrer l’intelligence artificielle dans le processus créatif et commercial. Je m’occupe récemment de la génération d’images. Le travail s’étend à l’ensemble du système d’exploitation créatif.

Les cas d’utilisation les plus adaptés à l’IA sont les processus quotidiens des entreprises, en particulier ceux confiés à des assistants virtuels ou à d’autres formes de travail. Ces tâches sont généralement bien adaptées à l’IA. Mais laissez-moi définir ce que je considère comme l’IA à l’heure actuelle, car c’est devenu un mot à la mode.

La plupart des gens considèrent l’IA comme un vaste modèle linguistique, mais c’est plus vaste que cela. Pour les processus d’entreprise, je fais référence à un système qui comprend la parole et le texte humains et à une vision du monde suffisamment bonne pour développer l’intuition. Je commencerais par analyser ces processus, puis je déterminerais comment vous et votre équipe pourriez gagner en efficacité. De quels outils disposez-vous ? Comment pouvez-vous automatiser entièrement ce processus une fois que vous avez déterminé comment il s’intègre dans votre processus et votre entreprise ?

Éric Bandholz : Pourriez-vous donner un exemple ?

Jacob Posel : Vous pouvez l’utiliser pour obtenir une image plus globale de votre entreprise. Vous pouvez par exemple extraire des données de vente ou des avis. Intégrez-les dans la feuille Google si vous le souhaitez, puis déterminez les informations que vous essayez d’obtenir à partir de ces données et les éléments d’action suivants. Expliquez cela à un LLM et à l’IA. Partagez les données que vous avez extraites et expliquez votre processus de réflexion. Vous pouvez ensuite lui demander de les résumer pour vous, de vous fournir des informations ou de vous informer si vous devez être au courant de quelque chose.

Éric Bandholz : Comment maintenir la compétence fondamentale de la créativité humaine ?

Jacob Posel : J’ai lu un article de recherche sur le sujet, dans lequel ils essayaient de former un LLM ou un modèle d’IA en fonction de ses résultats, puis de voir combien d’itérations il faudrait pour que tout le processus échoue. Après environ 10 itérations, cela ne donnait que des bêtises absolues. Quand on y pense, 80 % du code sur Internet est écrit par l’IA, tout comme une grande partie du texte en ligne. Il est donc légitime de craindre que nous manquions de données de formation pour développer de nouveaux modèles, et que ces nouveaux modèles atteignent finalement un point où ils ne peuvent plus progresser.

Les modèles tentent de récupérer YouTube et les vidéos pour en tirer plus de profit. Mais de nombreuses personnes très intelligentes découvrent différentes techniques pour améliorer ces modèles au-delà des simples données d’entraînement. La plupart des modèles récupèrent désormais autant de données d’entraînement que possible, dépensent autant d’argent que possible en calcul et voient ce qu’ils produisent. Cela ne peut pas continuer indéfiniment.

L’idée générale est que l’IA permet aux gens de créer leurs propres logiciels. À l’heure actuelle, vous pouvez créer tout ce que vous voulez. Même si vous n’êtes pas un technicien, passer un peu de temps à mettre en place les meilleures technologies peut être frustrant, difficile au début et imparfait, mais vous pouvez y arriver. L’avenir des langages de programmation ne sera pas Python, JavaScript ou SQL. La prochaine itération sera le langage naturel. Je pense que c’est assez certain à ce stade.

Éric Bandholz : Vous générez des images à l’aide de l’IA. Comment procédez-vous ?

Jacob Posel : Le modèle sous-jacent avec lequel j’ai joué s’appelle Flux. Il est différent du modèle Midjourney. Vous pouvez affiner vos propres modèles. J’utilise principalement Replicate, une interface où vous pouvez interagir avec des unités de traitement graphique et affiner vos propres modèles.

Midjourney est un outil formidable pour générer une image à partir du texte que vous avez fourni. Si vous souhaitez produire une image d’un type assis dans un fauteuil sous un arbre au bord d’un lac, j’utiliserais Midjourney. Mais pour créer des images contenant quelque chose de spécifique qui existe dans le monde réel (un produit ou une personne), vous devez entraîner votre propre modèle personnalisé. Vous ne pouvez pas faire cela avec Midjourney. C’est pourquoi j’utilise Flux.

Il faut noter qu’à mesure que vous devenez plus précis avec le produit, le modèle fait preuve de moins de créativité dans l’arrière-plan et tout le reste de l’image. Ainsi, avec un produit très simple comme un t-shirt, vous pouvez le mettre n’importe où sur n’importe qui, mais lorsque vous devez être très précis, le modèle se concentrera de manière excessive sur votre produit, ce qui rendra difficile la réalisation du reste.

Les données d’entraînement sont très importantes. Si vous souhaitez un angle spécifique, assurez-vous de leur avoir fourni une photo sous cet angle spécifique, idéalement plusieurs fois, et assurez-vous également qu’elle est en haute définition.

Éric Bandholz : Combien ça coûte ?

Jacob Posel : La vidéo est le service le plus cher actuellement. Le coût comprend le texte, l’image et la vidéo, comme on peut s’y attendre. Runway, par exemple, utilise un système de crédit. Le crédit est en dollars. Le forfait illimité n’est pas terrible. Il coûte environ 100 dollars par mois. Ce n’est pas la solution la moins chère au monde, mais ce n’est pas prohibitif. C’est coûteux en termes de temps, et il faut du temps pour maîtriser ces instructions.

La conversion de texte en image est un peu plus compliquée, car vous décrivez quelque chose de plus clairement. Ensuite, la conversion de texte en vidéo montre combien d’images sont assemblées. Cela devient plus coûteux et plus difficile à réaliser. Vous devez développer un sens de la terminologie utilisée pour entraîner ces modèles. Vous comprendrez la photographie et le langage cinématographique à mesure que vous progresserez. Mais c’est pourquoi l’utilisation d’outils plus avancés est plus complexe et plus coûteuse.

La meilleure chose à faire est de retrousser vos manches et de vous débrouiller tout seul. C’est finalement la meilleure façon d’apprendre, car les IA ont une personnalité à ce stade, et vous n’apprendrez pas tout en lisant. C’est ainsi que je conçois les IA. Vous devez comprendre ce qui les fait fonctionner et comment les faire faire ce que vous voulez.

Commencez à considérer votre entreprise comme des systèmes et des processus différents. Ne considérez pas la création d’une publicité comme une seule chose. Décomposez-la en étapes principales et gardez cette perspective et ces bases à l’esprit, car c’est ainsi que vous construisez un produit d’ingénierie. Et c’est ainsi que l’IA va s’intégrer. Il sera également important de communiquer avec quelqu’un qui comprend l’IA et la façon dont elle s’intègre dans votre entreprise.

Éric Bandholz : Où les gens peuvent-ils vous suivre ?

Jacob Posel : @Dtcjacob sur X, et je suis sur LinkedIn.